Kinderzimmer

publié dans Littérature française

 

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Voilà une critique qui n’est pas évidente à faire…Je ne saurais pas trop dire si j’ai aimé ou non ce livre. Une chose est cependant certaine, j’ai eu du mal à trouver du plaisir à cette lecture, le fond aussi bien que la forme m’ayant plutôt dérangé. Vous savez, un peu comme lorsqu’on tombe sur un truc moche à la télé et qu’on détourne la tête, tout en voulant quand même regarder les images du coin de l’œil…

L’histoire se passe pendant la seconde guerre mondiale, en 1944. Mila a 22 ans, et comme des milliers de femmes, elle se retrouve déportée (elle pour raison politique)  dans le camp de concentration de Ravensbrück.

L’entrée dans ce camp signe pour beaucoup la mort assurée et elle s’en rend assez vite compte. Sauf que pour elle, c’est un peu différent, car elle porte la vie en elle…Enceinte de quelques mois, elle trouvera la force de se battre et certaines de ses codétenues vivront au travers de ce miracle de la vie l’espoir qu’elles perdent peu à peu chaque jour.

On découvre alors un aspect des camps de concentration que pour ma part j’ignorais : les Kinderzimmer, cet espace réservé aux bébés nés dans les camps et dont l'espérance de vie dépasse rarement 3 mois.

 

Elle se demande de quoi elle accouchera vu sa minceur : un bébé chat ? Une salamandre ? Un petit singe ? Comment savoir si ce qui vient est un vrai enfant ou un produit de Ravensbrück, une masse pas regardable couverte de pus, de plaies d’œdème, une chose sans gras ? Elle n’ose pas en parler à Georgette, moins encore à Térésa : elle n’éprouve nul amour, nul désir, seule l’idée d’un espace dérobé à la vue des SS l’émeut un peu. Comment naît la tendresse ? Pendant la grossesse ? Avant l’accouchement ? Est-ce que la vue de l’enfant la déclenche ? Y a-t-il une évidence de l’amour maternel ou est-ce une invention patiente, une volonté ?

Rien n’est épargné au lecteur au niveau de la vie quotidienne, des maladies et des souffrances. Pourtant, c’est loin d’être ma première lecture sur cette période de l’histoire, mais j’avoue que celle-ci est particulièrement éprouvante (peut-être parce que je suis moi-même enceinte…) et le style haché contribue à rendre cette narration pénible.

J’ai été ravie de tourner la dernière page, en poussant un ouf de soulagement. Seulement, quelques jours plus tard, l’histoire me hante encore…Donc roman puissant et romancière douée, mais livre super dur !

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