En attendant Bojangles

publié dans Littérature française

Mon avis : 4-5.gif

 

A 35 ans, on peut dire qu'Olivier Bourdeaut, qui a longtemps hésité à se lancer dans l'écriture, fait une entrée magistrale dans la littérature de ce début d'année !

Un succès de librairie amplement mérité pour ce livre "fell good" intelligent et touchant.

Un petit air de Boris Vian et d'Alexandre Jardin dans ce roman doucement déjanté.

Sous le regard attendri et émerveillé de leur fils, un couple fantasque décide de faire de leur vie une fête permanente. Ils ne peuvent s'empêcher de danser encore et encore sur la musique si douce de Nina Simone, "Mister Bojangles".

On part à l'improviste à la recherche d'un château en Espagne, l'école du fils, jamais le matin car il faut profiter des fêtes jusqu'au bout de la nuit.

Le récit alterne entre la narration du fils avec sa touchante naïveté et ses fausses interprétations d'enfant qui nous font sourire et la narration du père, épris d'un amour fou pour cette femme hors du commun.

Mais une ombre pointe petit à petit son nez dans ce tableau idyllique : la maladie mentale dont commence à souffrir la mère. Face à ce "déménagement" dans la tête, la famille est prête à toute, y compris les pires folies...L'amour fou n'aura jamais aussi bien porté son nom !

 

Un homme chapeauté d'un suppositoire qui moule grossièrement ses bourses dans un collant fluorescent pour gravir une côte à bicyclette n'a certainement plus toute sa tête.

Cette folie, je l'avais accueillie à bras ouverts, puis je les avais refermés pour la serrer fort et m'en imprégner, mais je craignais qu'une telle folie douce ne soit pas éternelle. Pour elle, le réel n'existait pas. J'avais rencontré une Don Quichotte en jupe et en bottes, qui, chaque matin, les yeux à peine ouverts et encore gonflés, sautait sur son canasson, frénétiquement lui tapait les flancs, pour partir au galop à l'assaut de ses lointains moulins quotidiens.

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L
J'ai beaucoup aimé ce roman très touchant, qui nous permet de s'évader et de rêver quelques instants
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